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Billet d’humeur.Peut-on être fonctionnaire et voir la réalité de l’ensemble de la société ?

Oui, je suis fonctionnaire. Après de longues années dans l’industrie, j’ai passé des concours qui m’ont fait être fonctionnaire. À 16 ans j’ai commencé à travailler avec bien peu de formation. Je me suis investie dans mon travail, j’étais fière de participer à l’économie de mon pays, je me suis formée et j’ai bénéficié de la confiance que l’on m’a fait. Après quelques années, des cours par correspondance, des déplacements et beaucoup d’efforts, de volonté, j’ai progressé sur l’échelle sociale. Je suis fière d’avoir réussi ce parcours. Puis mon entreprise a dû déposer son bilan et j’ai pu accéder à la fonction publique.

Oui, je suis employée par l’État pour remplir une mission, celle d’enseigner. Aujourd’hui cette situation est bien complexe et j’ai bien du mal à me retrouver dans une ambiance professionnelle ne me correspondant pas.

Les crises économiques, les choix faits par nos différents gouvernements nous ont amené à une situation de réduction budgétaire qui fait que les moyens attribués à nos écoles continuent à diminuer. Oui, des postes sont supprimés mais ne devons nous pas regarder en face la situation ? Nos enfants peuvent encore aller à l’école, nos salaires sont encore versés, nos bâtiments sont bien entretenus.

La morosité s’installe, la démotivation s’installe et atteint de plus en plus nos élèves. Nous perdons l’envie et nous oublions que nous sommes là avant tout pour des élèves et nous jouons aussi leur avenir.

Nous ne devons pas perdre de vue que si l’État fait « faillite », il n’assurera plus ses obligations face à ses salariés, pensions et allocations diverses.

J’ai vécu cette situation dans une entreprise privée où je travaillais avant. Elle a déposé son bilan et nous, les salariés : employés, ouvriers et cadres, nous nous sommes retrouvés sous la coupe d’un gestionnaire nommé par le tribunal. La direction de l’entreprise n’avait plus aucune marge de manœuvre. Les licenciements se sont succédés, puis il nous fallait convaincre les fournisseurs de nous livrer de la matière première pour continuer de produire, convaincre les clients de nous confier leur commande… des luttes de tous les instants. Cela m’a aidé à comprendre qu’aucune société ne peut se maintenir sans une base productive, et que dans le capitalisme, il faut aussi parvenir à vendre ce que l’on a produit, et ceci face à une concurrence qui ne fait pas de cadeaux. Sinon on peut faire faillite. En outre, si la base productive se rétrécit, on ne peut uniquement compter sur l’endettement pour distribuer des ressources.

J’imagine l’État Français dans cette situation… N’est-il pas temps de nous poser les bonnes questions ? Sommes-nous si malheureux ? N’avons-nous plus d’idées, de ressort ? Ne faut-il pas changer nos méthodes de travail ? N’avons-nous pas à réfléchir à de possibles changements avant de les refuser ? N’avons-nous pas aussi à essayer de voir quels sont les problèmes les plus importants qui se posent à la société ? et que d’autres situations professionnelles sont beaucoup plus touchées que nous.

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